Sea, Sex and Sun...
Après des débuts difficiles, nous passons un week-end sur la presqu’île de Methana pour se ressourcer. Nous arrivons sous un ciel gris et triste, le petit port du village nous offre cependant un bivouaque au calme et au bord de la mer (Sea). Cédric profite des premiers rayons de soleil (Sun) pour faire le roulement des pneus, il remet les pneus été à l’avant et remplace le pneu de secours mit à la hâte à l’arrière avec un des pneus hiver. Pour le sex…
Le village est quasi désert, le calme après la cohue de la capitale, l’authenticité et le temps nous comblent. Seuls les locaux se prélassent sur les terrasses que les premiers rayons de soleil chauffent aussitôt sortis. Nous trouvons un internet-café et profitons pour chercher une solution à nos soucis de visas. Les ambassades absentes d’Athènes pourront être consultées plus tard en Turquie, pour le visa Russe, le problème reste entier. Nous apprécions grandement le soleil qui pointe, la chaleur est les UV sont salvateurs pour notre moral un peu en berne après notre déconvenue d’Athènes. Les orangers et les citronniers dont les branches croulent sous les fruits mûrs bordent les routes depuis de nombreux kms. Nous achetons un kilo d’oranges sanguines pour 50 cents d’€ à l’arrière d’un pick-up, ici très répandus. Nous rencontrons aussi un français qui vit à Methana et qui nous fait cadeau d’un énorme sac d’orange, de nombreux petits déjeuners seront ainsi agrémentés de jus. Nous quittons Methana pour faire un tour de la presqu’île, les routes sont étroites et souvent encombrées de cailloux , plus ou moins gros, qui dégringolent des falaises abruptes dans lesquels la route a été taillée. Il faut savoir que la Grèce est un pays de montagnes, toutes les routes sont jalonnées de virages et de côtes plus ou moins raides. La vue qui va nous accompagner lors de ce petit tour est splendide, les nouveaux paysages sont un vrai bonheur après ces longs mois de campagnes d’hiver. Les dénivelés sont impressionnants et le CC peine dans certains passages très raides. La végétation et les couleurs sont un vrai enchantement. L’eau est transparente, le soleil brille, les premières fleurs sont sorties et les oiseaux chantent (mieux que dans « la petite maison dans la prairie »). Nous nous dirigeons ensuite vers Nafplio, première capitale historique grecque. Nous y arrivons un dimanche après-midi, jour du carnaval, les parkings et les ruelles sont bondées de grecques costumés de toute sorte. Le premier contact est mitigé, la ville semble jolie, malgré le ciel gris, mais le monde et le bruit qui y règnent sont envahissants. Nous trouvons une place sur un énorme parking sur le port, auprès de nombreux autres CC grecques pour la première nuit. Nous sommes ici pour faire changer un arbre de transmission sur le CC dans le garage Fiat. Nous y allons le lundi à 9h00. Manque de bol, c’est aujourd’hui férié ! Nous y retournons le mardi matin même heure. Ils jettent un œil à notre problème, ils nous disent de retourner à Athènes car ils n’ont pas la pièce. Nous insistons et ils se décident enfin à commander le nécessaire qui arrivera deux jours plus tard. Ils réaliseront la réparation en deux heures quand ils l’auront reçu. Nous leur laissons notre n° de téléphone pour qu’ils puissent nous appeler quand ils auront la pièce. Nous retournons sur le port de Nafplio, le soleil revient peu à peu mais la t° est encore froide, les montagnes environnantes sont couvertes de neige fraiche. Nous redécouvrons les quartiers de la ville sous un autre jour.
Nous sommes finalement conquis par cette petite bourgade qui sent bon le soleil et le bon vivre grec. Les petites ruelles, les échoppes, les palmiers, le petit port remplis de restaurants et bar dont les terrasses sont une incitation à la dépense… Les enfants trouvent une aire de jeux située juste devant un café internet et nous y passons des heures pour trouver LA solution au visa russe. Il s’avère qu’il n’y a qu’une possibilité qui s’offre à nous, il faut que nous passions par un commissionnaire français à Paris. Il faudrait qu’on lui envoie nos passeports par un courrier sécurisé pour qu’il fasse les démarches pour nous. Nous pouvons envisager cette éventualité si, et seulement si, nous sommes dans un pays de l’espace Schengen, soit la Grèce. Cependant, un problème nous interdit définitivement l’accès aux contrées d’Asie centrale et sibérienne, les invitations nécessaires à l’obtention de ce bon dieu de visa ne peuvent être émises que 30 jours, au plus, avant le départ, or c’est beaucoup trop juste pour nous. Nous n’aurons pas assez de temps pour visiter la Turquie, traverser le Turkménistan, l’Ouzbékistan et le Kazakhstan en un mois. Nous prenons un gros coup sur la tête, cette partie du voyage nous était chère, nous voulions absolument aller découvrir tous ces pays et la Mongolie. La nouvelle est amère, elle nous laisse dans un état second et nous avons un peu de mal à reprendre pied. Il faut tout de même relativiser et voir le côté positif, nous allons économiser beaucoup d’argent, en visas, en traversé de la Caspienne,… Le CC sera épargné de nombreuses routes défoncées et bien d’autres embuches qui auraient jalonné les routes de l’est. Encore aujourd’hui, plus d’une semaine après l’annonce, nous avons du mal à oublier la déception de cette mauvaise nouvelle. Nous nous promettons de faire ce périple dans quelques années lors de vacances d’été. Il faut désormais tourner la page et tourner notre regard vers de nouveaux horizons, l’Asie du sud-est est notre nouveau but. Nous voulons rester dans le coin jusqu’au 15 juin pour envoyer les dernières évaluations d’école. Nous projetons de faire un mois en Grèce, un autre en Turquie et quelques semaines en Géorgie, Syrie et Jordanie. Nous retournons chez Fiat trois jours après notre première visite, ils ne nous ont pas rappelé, nous décidons d’y aller pour savoir ce qu’il en est de nos pièces. Il s’avère qu’ils les ont reçus mais qu’ils ont oublié d’appeler… Ils font la réparation pendant que nous allons faire la visite du château situé sur un éperon rocheux au dessus de la ville, qui nous faisait de l’œil depuis notre arrivée. Les 1000 marches pour y monter nous font bruler les cuisses et les mollets, nous sommes bien contents d’arriver en haut. La récompense est à la hauteur de nos suées, la vue, les ruines et le temps sont magnifiques. Le château s’étend sur des dizaines d’hectares, il date du 12ème siècle, les vieilles pierres, les espèces florales et les accès voutés sont un véritable enchantement. De nombreuses photos illustreront la visite. Les cactus, les palmiers, les oliviers, les cerisiers et bien d’autres épineux sont disséminés dans cet édifice titanesque. Un petit repas sur une des nombreuses terrasse situées sur le port sera l’occasion du premier coup de soleil pour Alex la normande…
Nous quittons cette ville enchanteresse pour continuer notre descente au Sud. Nous empruntons des routes montagneuses qui nous offrent des vues incroyables sur la mer et les pinèdes. Nous traversons quelques petits villages dont les ruelles sont si étroites qu’elles nous obligent à la plus grande prudence. Les kms se succèdent comme les courbes de niveaux. Nous flirtons avec les sommets enneigés et bivouaquons sur les bords de mer dans une même journée. Une petite halte à Mistra site historique d’une ville désertée dont l’histoire tourmentée a laissé les reliquats de bâtiments en pierres sur le flan d’une colline, nous ne pourrons pas visiter le site qui est fermé. Nous continuons au sud de Tripoli en direction de la mer, les paysages sont enchanteurs pour les normands sortant de l’hiver, que nous sommes. Nous stoppons sur une plage déserte, au calme, où nous faisons notre roulement d'affaires hiver-été que nous avions retardé jusqu’à présent. Une journée plage de sable avec jeux et soleil. Nous reprenons le cours de notre visite en direction de Areopolis, les paysages changent, l’aridité des environs est palpable, nous découvrons un style de construction jusqu’alors entraperçue. La majorité des constructions sont du même acabit, des maisons carrées, en pierre gris clair avec des tours, des créneaux et des ouvertures en forme d’ogive. On se croirait en terre arabe, de nombreux hameaux sont disséminés à flan de montagne, la route déserte nous mène dans le petit port de Gerolimenas on ne pas être plus au sud de la Grèce continentale. Nous nous baladons sur les falaises environnantes sous un soleil de plus en plus chaud, le vent marin tempère ses ardeurs. Nous prenons la décision de poursuivre la route qui semble être minuscule pour faire une boucle autour des montagnes qui nous entourent. La vue, les villages, les senteurs, tout est beau, la route serpente dans des inclinaisons sévères, nous prenons notre temps et profitons au mieux de ces paysages. Dans un village en bord de mer, après avoir avalé une descente vertigineuse, nous trouvons enfin un panneau d’indication, un bref coup d’œil et nous reprenons notre ascension pour rejoindre Areopolis, du moins nous croyons… La fameuse route grimpe très fort, les épingles à cheveux se succèdent, l’asphalte laisse place à du béton strié sur certaine portion vraiment raides. Le CC peine de plus en plus et les roues patinent dans les portions les plus pentues ! Nous arrivons finalement dans un hameau, nous ne pouvons plus avancer, le virage pour s’y engager a raison de nos 4 tonnes, Alex descend pour voir si la suite de la route vaut le coup d’insister dans cette direction. En fait, il n’y a plus de route, c’est la fin de la montée, nous devons rebrousser chemin, avant il faut faire un demi-tour scabreux dans le virage à 20% !! Après de nombreuses manœuvres, le CC est dans le sens de la de la descente, l’embrayage sent un peu fort… La descente en première se déroule bien, nous ne croisons aucun autre véhicule, il faut dire que le fameux hameau était comme abandonné, désert. Arrivé à la bifurcation, au près du panneau, nous nous rendons compte de notre erreur, nous n’avions pas vu la flèche indiquant la direction « tout droit » pour Areopolis plutôt que la flèche « à droite » que nous avons prit… La suite de la route n’est que du bonheur en comparaison. Nous stoppons à côté de Kalamata le nez du CC sur les galets de la plage, nous serons bercés toute la nuit par le bruit des vagues qui viennent mourir à 5 mètres de là.
Nous pourrions croire au paradis des CCristes en Grèce, les paysages, les aliments frais (concombres, oranges, citrons, olives, tomates,…), la mer, le soleil, les plages, la chaleur, mais en réalité, il y a une vraie ombre au tableau idyllique que nous peignons, les ordures en tout genre qui jonchent la moindre parcelle de terre sauvage. Nous découvrons avec effroi de nombreuses décharges sauvages au milieu de décors somptueux. Une multitude de constructions sont laissées à l'abandond. C’est vraiment regrettable et même surprenant pour des grecques qui semblent si gentils et accueillants. Cela ne nous empêche pas de dormir, ni d’en profiter, mais ça gâche un peu de la beauté naturelle de ce pays de cocagne.