Les îles Lofoten.
Une traversée un peu plus mouvementée que dans le CC, Kiki, lui, courait entre la salle TV en norvégien et la chaise de sa mère pour lui parler de choses hyperrr importantes. Nous avons débarqués sur le quai minuscule de Moskenes à 20h30, c’est les confins du sud des Lofoten. Ces îles disséminées à quatre heures des côtes est le royaume de la splendeur des paysages norvégiens. De nuit, ça ne saute pas aux yeux mais le lendemain matin nous sommes servis par la vue que nous avons pendant le petit déj dans le CC. Les montagnes nous cernent d’un côté et le petit port de Sorvagen nous accule auprès de la route principale, la E10. Les villages en Norvège ne sont pas très fournis en petites rues désertes avec de la place pour notre engin. Pour cela il faut s’éloigner des agglomérations, ici cela parait plus sauvage mais bien agrémenté en parking. La route se termine à l’extrémité sud, soit à 5 kms. Nous poussons donc jusqu’à « A ». Les paysages sont encore plus beaux que ceux déjà vus, et pourtant c’était pas mal, nos yeux sont remplis de couleurs et de lumières magnifiques, cela nous semble irréel, presque féerique. Nous sommes très au nord, la lumière du soleil est extrément basse à l’horizon, le jour sort de la pénombre de la nuit seulement à 8h00 et nous ne pouvons distingués le soleil, à travers les nuages et éclaircies qui se succèdent, que vers 9h30 pour ne décoller que de quelques degrés dans le ciel. A midi, il n’est pas beaucoup plus haut et il tombe à 15h15 pour la nuit noire à 15h45… C’est court mais nous bénéficions malgré tout d’une trêve dans les chutes de pluie et neige. Nous avons une luminosité magique entre nuages, brouillards et soleil, les pics acérés qui constituent la majeure partie des îles sont blancs de neige toute fraiche. Le climat ici est plus clément que sur le continent car nous avons droit aux bien- faits du golfe Stream qui nous arrive du sud. Les t° avoisinent les 0° et les averses sont tantôt pluie, tantôt neige, la route est recouverte de neige fondue. La seconde nuit se passe près du village de Reine, posé sur la courbure d’un fjord, c’est un véritable bijou enserré de montagnes à pic dont les parois sont couverte de neige humide qui se colle sur tout ce qui expose une aspérité. La vue est concrètement époustouflante avec le levé du soleil qui ajoute des notes de roses et d’orangés. La nuit a été très mouvementée, le vent soufflant en rafales d’une violence extraordinaire pour des fécampois. Le CC était secoué dans tous les sens par intervalles réguliers, des moments de calme nous permettaient de redormir quelques minutes avant une nouvelle bourrasque sauvage. La route nous mène ensuite sur une des plus jolies plages de sable blanc aux eaux turquoise que comptent les îles. Hélas, la marée était haute et les algues que la tempête à trimbalé nous empêchent de profiter du spectacle. La route nous conduit ensuite dans une crique où un port typique de pêche locale est niché. Les lacets qui nous y amènent nous offrent encore des images de toute beauté. Une halte dans une bourgade plus importante que les hameaux précédents où tous les gens des environs viennent se retrouver dans un énorme centre commercial, c'est apparament le seul à des centaines de kms à la ronde, d'où cette affluence et cette convivialité. Nous y mangeons et ravitaillons le frigo et le CC. La ville et la E10 sont recouverts de 25 cm de neige et de glace. Nous dormirons le soir sur la presqu’île de Heningsvaer en dessous de Svolver. La route enneigées et glacée est un nouveau calvaire pour nos fesses… Les virages s’enchainent avec des chutes de neiges abondantes… Les dénivelés sont raisonnables et nous arrivons à bon « port » de nuit, dans l’après midi. Le vent est glacial mais la neige a cessé, au profit de la pluie, au moment d’aborder cette terre en mer. La visite du lendemain est sympa les maisons sur pilotis qui jonchent les côtes des îles depuis notre arrivée sont mignonnettes et les petites rues longent le port. Les séchoirs à poissons sont très présents dans toutes les îles. La journée ne s’annonce à nouveau pas au beau fixe et nous commençons à rouler pour rejoindre la E10. La route est encore plus chargée de neige que la veille et nous retrouvons le bitume bardé de blanc glacial. La E10 est surchargée et les chutes de neige sont en fait des trombes. La visibilité n’est pas terrible et poudreuse s’amoncèle à une vitesse vertigineuse. Nous décidons de rouler un maximum pour récupérer au plus vite la E6 qui, on l’espère sera mieux entretenues. Cette jonction est loin, 220 kms nous séparent de cet axe majeur. L’après-midi va être long et laborieux. La nuit arrive vite et les chutes de neige continuent sur un rythme effréné, la neige est collante, elle masque tous les panneaux de signalisations qui préviennent des virages et limitations de vitesses qui nous aident à anticipé les freinages sur glace. La visibilité est nulle et la neige colle aux essuie-glaces, nous sommes contraints à plusieurs arrêts pour dégivrage, nous roulons à 40 et on a encore peur de ce qui pourrait surgir de derrière le rideau blanc qui nous fatigue à vitesse grand V. Nous bouchonnons la E10 mais nous ne pouvons pas stopper, les services de déneigement sont occupés avec la route et délaissent les parkings. Un arrêt dégivrage se solde par un patinage de premier ordre pour ressortir du parking ! Il nous faut en sortir en marche arrière, plus efficace. Heureusement la circulation n’est pas trop importante. Nous arrivons enfin à la ville de jonction entre les deux routes, les parkings sont bons, les derniers 40 kms sont plus calmes, la neige tombe gentiment, et la route s’élargie. Nous passons une nuit de détente après une journée exténuante. Le lendemain, nous avons confiance en la E6, nous continuons vers le nord malgré les intempéries de la veille, la t° est proche de -2°C. Pour commencer à amorcer notre redescente par la Finlande vers le sud nous voulons récupérer la E8 qui part de Tromso vers le sud en longeant la frontière suédoise. Nous sommes à 69° de latitude nord, la nuit est encore plus précoce. La route est recouverte de neige glacée qui forme cette fameuse tôle ondulée qui secoue le CC de vibrations assourdissantes. Nous couvrons les 150 kms de détour vers le nord en 3,5 heures, la faible fréquentation et la largeur de notre E6 est réconfortante et nous commençons à s’aguerrir sur ces routes, nous roulons sur ce genre de route depuis quasiment 1000 kilomètres ! La frontière se rapproche, comme la sortie de ce pays qui nous aura offert des spectacles majestueux, nous entamons les derniers 40 kms en quittant la E6 et notre dernier fjord, pour commencer une nouvelle aventure sur la E8 qui va nous faire traverser la Laponie finlandaise…
La route grimpe, la neige tombe, le CC monte laborieusement mais surement, nous croisons 3 voitures en 50 kms, les douaniers papotent dans leur bureau, nous passons comme si de rien était, nous entrons en Finlande dont les noms de ville s’annoncent encore plus compliqués à prononcer, la Norvège est derrière nous, sniff.